Appel à publications
« Des traces écrites des apprenants et ce que l’on en fait » (Titre provisoire)
Coordination : Aurore Promonet, Kathy Similowski & Jacques David
15 mars 2025 : réception des propositions d’article
L’expression trace écrite est ordinairement employée dans le monde scolaire. Elle ne suscite guère de controverses ni même de demandes d’explicitation. La trace écrite scolaire apparait comme un allant de soi ; elle relève d’un jargon professionnel. Elle désigne ce que les enseignants et enseignantes décident de faire noter à leurs élèves dans les cahiers carnets, classeurs.
Dans un dossier dédié aux usages de l’écrit en histoire et géographie dans l’enseignement primaire et secondaire français, et à partir de l’observation d’une quinzaine de cours en collège, dans le cadre d’une recherche INRP, François Audigier déclare : "Dans une forme d'enseignement où domine le cours dialogué, [...] l'écrit est une concrétisation de la phase orale, [...] ; il sert essentiellement à institutionnaliser le savoir ; rarement produit de l'élève, on ne rencontre guère le brouillon ; la trace écrite par les élèves est le plus souvent une copie de ce que l'enseignant écrit au tableau, textes ou phrases rassemblant les contenus jugés importants, les définitions, le vocabulaire spécifique, les dates. (2000 : 8)". En historienne de l’éducation, Anne-Marie Chartier définit l’écriture du quotidien scolaire, en particulier à l’école primaire, à travers le prisme de la notion de trace : « Pour connaitre l’histoire de l’écriture scolaire, il faut étudier ses traces » (2022 : 15). Elle désigne « les cahiers, les leçons manuscrites, les notes de cours, les brouillons, les copies d’examen » comme un ensemble d’archives qui documentent le réel de la classe en complément des règlements et discours institutionnels