- Support /Format : Revue
Les sciences humaines et sociales ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires, etc.) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite.
Appel à propositions – Mars 2024
Raconter / Construire des mondes
Productions et réceptions hors de l’Occident
Revue Communications (2026)
Date limite d’envoi : 1er juin 2024
Mots-clés : Industries culturelles, Franchises, Worldbuiling, Fandoms, Asie, Afrique, Amérique latine
Les sciences humaines et sociales ont pris acte de deux phénomènes caractéristiques de l’évolution récente des formes narratives. D’un côté les récits de longue haleine se multiplient dans la plupart des médias ; de l’autre, des encyclopédies (cartographies, généalogies, étymologies, bestiaires, etc.) s’y développent bien au-delà de la narration proprement dite. Ce sont aujourd’hui les mondes, davantage que les récits ou les personnages, qui structurent l’activité des industries de loisirs, dessinent le périmètre de la propriété intellectuelle et créent du lien au sein des communautés de fans.
De Balzac au jeu vidéo, l’idée d’« oeuvre-monde » s’est ainsi imposée, au risque de se trivialiser. Pour autant, tout récit long ne donne pas forcément lieu à une diégèse qui « fait monde » ; en retour, le worldbuilding ne produit pas automatiquement de l’intrigue. Le numéro interrogera les articulations qui existent entre narration longue et construction de mondes, au lieu de les traiter comme des phénomènes nécessairement conjoints.
La prolifération de ces mondes s’explique en partie par les logiques économiques qui se sont développées dans le contexte du capitalisme globalisé, où leur mise en place est le fruit de lourdes opérations commerciales et juridiques. Leurs droits sont ainsi souvent détenus non par leur créateur, mais par des franchises qui centralisent et contrôlent leurs expansions : il s’agit dès lors de marques à part entière. On s’intéressera à l’organisation du travail créatif dans ce cadre collectif et transmédiatique, qui mobilise des équipes parfois très nombreuses amenées à se coordonner, ainsi qu’au rôle des fandoms dans l’établissement d’une continuité et d’une cohérence au sein des ensembles fragmentés des oeuvres-mondes.
Important : Nous attendons spécifiquement pour cet appel des propositions portant sur les phénomènes de réception, voire de remodelage, liés à la diffusion des mondes fictionnels nés en Occident dans d’autres aires culturelles. C’est surtout la variété des manières de construire les mondes qui enrichira ce numéro : méthodes éprouvées des industries de divertissement japonaises et coréennes, créations fictionnelles à succès dans les studios indiens, nigérians, mexicains, turcs ou brésiliens, voire naissance d’oeuvres-mondes à grand succès dans des pays moins réputés pour leur capacité d’influence culturelle.
- Support /Format : Manifestation
MANIFESTATION DE LA CONUM DANS LE CADRE DU 150E ANNIVERSAIRE DE LA CIIP
Éducation numérique à l’école Plus-value, IA et formation éclairées par la recherche
Mercredi 11 septembre 2024
Lausanne, SwissTech Convention Center
Identifiée comme une nouvelle discipline à enseigner, l'Éducation numérique, telle que désormais présente dans le Plan d'études romand, porte non seulement un véritable projet citoyen, mais également un changement profond de l’enseignement, qui dépasse le simple usage d’outils numériques au service d’une discipline donnée. Il s’agit donc de changements profonds et délicats, qui impliquent une évolution de pédagogie, de pratiques, de sensibilités. Beaucoup de questions se posent au niveau des plus-values de cette (r)évolution, de sa mise en place et de la mise à jour des compétences des enseignantes et enseignants, alors que ce domaine, qui inclut l’intelligence artificielle, vient de nous démontrer à quelle vitesse il évolue. En parallèle, le numérique bouleverse aussi la vie familiale, créant
tensions et opportunités en lien avec l’éducation.
De nombreuses institutions romandes mènent des projets de recherche sur ces sujets, mais la recherche dans ce domaine est souvent complexe et difficilement contrôlable, si bien que rares sont les situations réelles de recherche qui se déploient directement dans les écoles. De plus, le corps enseignant et les institutions d’éducation n'y perçoivent pas toujours l'intérêt dans le cadre de la gestion et de l'accompagnement nécessaire à un tel changement.
Le but de cette journée est ainsi de faire le lien entre le monde de l’école et les résultats de recherche proches du terrain, afin d’éclairer, grâce à des mesures dans nos classes, trois sujets principaux : la plus-value pédagogique du numérique, l’intelligence artificielle et les questions de formation continue à long terme des enseignantes et enseignants.
PUBLIC CIBLE : enseignantes et enseignants (principalement scolarité obligatoire), directeurs et directrices d'établissement, collaborateurs et collaboratrices des DIP, chercheurs et chercheuses (HEP, UNI, etc.)
- Support /Format : Colloque
Appel à communications
COLLOQUE DES 2 ET 3 OCTOBRE 2024
Les langues maternelles et le translanguaging rapports, liens et diversité linguistique au XXIe siècle
Université de Lorraine
Inspé de Nancy-Maxéville
Argumentaire
Le terme de trace est d’un usage courant aussi bien en milieu scolaire qu’en formation. Cependant cette notion est rarement interrogée bien qu’investie par plusieurs disciplines scientifiques qui nourrissent notamment la réflexion et les pratiques en éducation et en formation. L’historien Carlo Ginzburg place le concept de trace au coeur de ce qu’il nomme paradigme indiciaire, lequel s’est développé au croisement d’une « constellation de disciplines basées sur le déchiffrement des signes en tous genres, allant des symptômes aux écritures » (2010, p. 247). Il montre que ce paradigme est employé dans les contextes variés de la cynégétique, de la divination ou de la sémiotique et il le considère comme un modèle épistémologique pour les sciences humaines. Il désigne à ce propos des disciplines aussi hétérogènes que le droit, la médecine, l’historiographie, la paléographie, la paléontologie, la graphologie, la philologie, la linguistique, les sciences naturelles.
Chez d’autres auteurs, la trace relève des vestiges (Bloch, 1974 ; Veyne, 1979 ; Ricoeur, 2000), se constitue en documents et peut s’organiser et s’instituer en archives (Charaudeau et Maingueneau, 2002). Dans le domaine de l’information et de la communication, à l’heure du développement des humanités numériques qu’il s’agit de comprendre et de maitriser, des publications mobilisent la notion pour en cerner les contours (Serres, 2002 et 2013 ; Galinon-Mélénec, dir. 2011, 2015 et Jeanneret 2019).
Divers domaines de recherche ont construit des méthodologies d’analyse à partir de la trace (écrite ou vidéoscopique) : la critique génétique (Hay, 1989 ; Lebrave, 1983 ; Grésillon, 1994) et la génétique textuelle (Fabre, 1991, Fabre-Cols, 2000 ; Doquet 2011) ; le champ de l’analyse de l’activité professionnelle (Clot et Faïta, 2000 ; Pastré, Mayen, Vergnaud, 2006 ; Flandin, Aubry, Ria, 2016 ; Philippot, 2016 ; Theureau, 2010).
Au sein de la discipline du français, des chercheurs en langue et littérature, en sciences de l’éducation et en sciences du langage s’intéressent aux traces de l’activité d’enseignement-apprentissage pour comprendre et accompagner les pratiques en classe (Rouxel, 2006 ; Pottier, 2006 ; Promonet, 2016, 2019 ; Delboé, 2018 ; Kervyn, 2021) et en formation (Mottier Lopez et Vanhulle, 2008 ; Hubert, 2012 ; Boéchat-Heer et Ronveaux, 2019).